Chaque personne est souveraine dans son espace...
- Karine MIGNOT
- 27 avr.
- 4 min de lecture
A mon sens, il est grand temps de réapprendre à marcher côte à côte et non les uns au-dessus des autres...
Nous vivons dans un monde où la hiérarchie, la domination et la compétition sont souvent perçues comme naturelles. Très souvent, l’homme est considéré le chef et doit mener la famille coûte que coûte, réussir sa vie puis être fort, plus riche et meilleur que son voisin. Pourtant, dans l’espace du cœur, dans l’espace de l’âme, personne n’est supérieur à l’autre. Chacun est souverain dans son propre espace, responsable de ses émotions, libre dans son expression.
Revenir à cette sagesse simple, c’est déjà faire un pas vers un monde plus doux, plus vrai, plus aligné.
Le cercle, une sagesse ancienne oubliée
Bien avant nos modèles modernes de société, il existait un autre mode de fonctionnement : le cercle.
Dans les traditions des peuples premiers, lorsqu’un conflit surgissait, un évènement ou qu’une décision devait être prise, on ne nommait pas un chef pour trancher. On s’asseyait ensemble, en cercle. Une forme parfaite, sans début ni fin, sans angle d’autorité.
Chacun avait la possibilité de s’exprimer. Chacun pouvait prendre place. Le silence était respecté, la parole était sacrée. On prenait le temps d'écouter réellement et pleinement, sans préparer sa réponse pendant que l’autre parlait. Et cette intelligence collective permettait souvent d’apaiser, de créer ensemble une solution juste pour tous.
"Quand nous nous asseyons en cercle, nous nous souvenons que nous sommes tous égaux et que chacun a quelque chose de précieux à offrir."
Le cri n’est pas une preuve de force, plutôt un signal de souffrance
Quand la parole se fait hurlement, quand elle déborde de colère ou de mépris, il ne s’agit pas de force, mais de peur qui cherche à s’exprimer maladroitement et souvent inconsciemment.
Hurler sur l’autre, c’est souvent tenter de reprendre un pouvoir que l’on croit avoir perdu. C’est vouloir montrer qu’on est “au-dessus”, plus fort, plus intelligent, plus “dans le vrai”. Mais ce rapport de force blesse. Il ne construit rien du tout, bien au contraire.
L’énergie du cri, de la domination, ferme les cœurs. Elle installe une tension invisible, un rapport de verticalité qui fait mal, qui déchire les liens.
Un enfant, un partenaire, un collègue sur qui l’on crie dessus ne s’ouvre pas. Il se ferme, il se protège et souvent s’éloigne (il ne fuit pas, il choisit de partir pour se protéger et garder ses énergies hautes, son bonheur, sa joie). Ou alors il contre-attaque et ça lui fait mal, peut-être encore plus qu’à celui qui hurle. Et le lien, lui, se froisse, s’effrite grandement et pourrait bien casser un jour... Car si la personne qui a peur, qui pense avoir raison continue son comportement, sans se remettre en question et, sans excuses et écoute sincère, la relation peut devenir stérile et se briser pour de bon...
✨ Le cœur d'une personne peut-être comparée à une feuille de papier : Avant de faire du mal à quelqu'un en lui faisant des reproches, en lui disant des choses horribles ou encore en la frappant… Alors fais cette expérience : prends une feuille de papier et froisse-la, mets là en boule...
Ça y est c'est fait ?
Maintenant essaies de remettre la feuille de papier comme avant, bien lisse, plate ...
Tu n'y arrives pas, n'est-ce pas ?
Conclusion : Une fois que le mal fait, il est difficile de retrouver la personne exactement comme tu l'as connue car même si on essaie de lisser la feuille ensuite, les plis restent. Les cicatrices et les blessures demeurent. Parfois et souvent, elles sont invisibles, et pourtant bien réelles.

Le bâton de parole : un rituel simple et puissant
Dans mon quotidien, notamment avec mes enfants, j’ai introduit un outil qui a bien changé nos conversations et notre relation : le bâton de parole. Je l'ai également utilisé dans les cercles de femmes et mixtes afin de ramener cet outil puissant.
C’est un objet sacré que j'ai fabriqué moi-m'aime. Il est symbolique. Celui qui le tient a le droit de s’exprimer, sans être interrompu. Les autres écoutent, en silence, avec présence les mots/maux. Puis le bâton passe à un autre, qui devient à son tour un porteur de parole.
Ce rituel, hérité des traditions anciennes, transforme l’espace familial, les relations. Les cris deviennent inutiles puisque l'on sait que chacun sait qu’il aura son moment pour expliquer sa problématique, ses besoins, etc....et surtout qu’il sera entendu, respecté, accueilli.
Et c'est de cette écoute mutuelle que naît la paix.
Je le conseille à toutes les familles ! Si vous ne voulez/pouvez pas le fabriquer, vous pouvez en achetez un ou encore utiliser un gros feutre, une brosse, un micro, etc... C'est l'utilisation qui est importante. N'hésitez pas à me faire vos retours si vous essayez.
Attention, si vous l'essayez, vous l'adoptez!!
Une invitation à la conscience
Je ne partage pas tout cela pour donner des leçons. Je le fais avec humilité, parce que moi aussi j’ai crié, moi aussi j’ai blessé sans le vouloir. Et moi aussi j’apprends, chaque jour, à faire autrement; à prendre conscience... Comme toi, je suis en chemin.
Je crois profondément qu’un monde plus doux commence par là : reconnaître la souveraineté (sa Lumière) de chacun, renoncer à dominer et choisir d’écouter avec le cœur.
Alors, la prochaine fois que la colère monte, que l’envie de “prendre le dessus sur quelqu'un” surgit… respire !! Oui respire profondément et rappelle-toi : personne n’est ton chef et tu n’es le chef de personne. Tu peux repenser à l'histoire de la feuille... Tu peux être un pont, un espace de paix, un cercle vivant pour un monde meilleur. Le choisir ...
🌸 Avec amour et bienveillance.
Que la lumière guide nos mots, nos pas, ouvre nos cœurs et que la paix habite nos relations.
Karine Mignot
Commentaires